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vendredi 9 septembre 2016

Le désert du Lipez (de San Juan à San pedro de Atacama)

Il y a des étapes mythiques dans la vie d’un cyclotouriste, et le Lipez en fait sûrement partie. La piste s'étire depuis le sud du Salar jusqu'au Chili, sur près de 300km, qui se parcourent en moyenne en dix jours. Sur le parcours, pas de village, ni de routes goudronnées, mais des pistes en (très) mauvais état, des cols à près de 5000m, des températures de -15 la nuit, un vent permanent (et par définition à 80% de face). Bref du masochisme pur et dur dit Jean-marc (et il a raison).  Mais alors pourquoi y aller? Et bien pour ça :







Parce-que le Lipez c'est aussi une diversité de paysages incroyable (ok, on reste dans le style désertique tout de même).  Des lagunas, cernées de volcans qui culminent à 6000. Des geysers, des sources d’eau chaudes. Bref du spectaculaire.

La veille du départ, on s'est offert la meilleur Hostal de San Juan, histoire de se préparer à la diète alimentaire et sanitaire qui va suivre.
Atelier charge et détente 

Prêts à en découdre 
Les deux premiers jours donnent tout de suite le ton. Après la traversée d'un petit Salar, l'état de la piste prend son caractère définitif. De plus, nous sommes hors du parcours des 4x4. L'impression de solitude est totale.

Chiguana, base militaire bolivienne. Le désert des tartares, en pire. 
La seule rencontre de la journée. 

Premier bivouac près du volcan Ollague, seul abri sur la journée. 

Et toujours le choix entre de multiples pistes dont l'état est impossible à prédire avant d'y être 

Au deuxième jour, premières Lagunas: Canapa, Hedionda, Honda.


Laguna Canapa. 
Laguna Honda, deuxième bivouac. Gelée au petit matin.  Les flamants se regroupent pour garder les pattes hors de la glace. 

En-cas dulce de leche sur des crackers. Basique mais énergique. 
Heureusement, le grand schtroumpf est imperdable
Nous parvenons à un col vers 4700 au troisième jour.  On s'y abrite du vent près des rochers. Nos amis les picachus (des viscachas) sont à ce point entreprenants que nous devons suspendre les sacoches de nourriture.

Les picachus à l'affût 
L'état des pistes ne s'améliore pas en ce quatrième jour. On commence à douter que ce soit un jour le cas. On progresse péniblement jusqu'au soir, à la Laguna Colorada. Elle doit sa couleur à des micro organismes dont se nourrissent les flamants.

Le dilemme du grand schtroumpf, tôle ondulée (moyenne 5km/h) ou sable (moyenne 5km/h)

L'arbol de piedra 
La laguna Colorada 

Nous passons la nuit dans un Refugio, assez basique mais à l'abri du froid.

Le cinquième s'annoncait costaud et fut à la hauteur, si je puis dire. Nous devions bivouaquer aux geysers de mañana del sol. Situés à 5000 m, ils constituaient le point culminant du Lipez (et du voyage d'ailleurs). D'après le topo, "plenty of places to stay". En réalité, le seul endroit sur le site est une maison abandonnée, mais dont l'usage a été détourné... en baños géants. Compte tenu du vent et des températures négatives, nous voilà forcés de continuer sur l'étape suivante.  On finira à décongeler dans les bains chauds de la lagune de Chalviri, à la nuit tombée.

Geysers de mañana del sol 






Les deux derniers jours sont heureusement plus faciles pour rejoindre la civilisation.
Le désert de Dali 

La laguna verde et le volcan Licancabur 

A la sortie de 7 jours intenses, ça donne ça :
Deux clodos. Même le cadrage est raté :-) 
Passage au Chili. Nous rejoignons enfin l'asphalte après 12j de pistes depuis Sabaya.

Enfin un peu de douceur à San Pedro de Atacama 

Repos à San Pedro durant quelques jours.  Bien que touristique, avec ses restos et ses boutiques, c'est une ville bien agréable.   (Enfin on va quand même se faire un petit volcan à 6000m en randonnée...)


1 commentaire:

  1. Bravo! Le col Uturuncu après le salar Uyuni à 5700m ne vous a pas tenté??

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